Jetée l’eau du vase
elle avait l’éclat du miel
Quelle beauté !
Printemps au jardin (3)
Bien qu’ébouriffé
le ramier reste digne
– vent d’avril
Tapies sous l’eau glauque
les carpes n’ont pas oublié
l’ombre du héron
j’avance d’un pas
un nouveau grillon se tait
– chants inaccessibles
Printemps au jardin (2)
Parfum de glycine une pelletée de mouches mortes Devant la fenêtre Sous la broussaille pointe la feuille odorante noyer voyageur Saule reverdi branches abandonnées au vent - danse de printemps Printemps au jardin
Sôseki Natsume
Lorsque le mal de vivre s’accroît, l’envie vous prend de vous installer dans un endroit paisible. Dès que vous avez compris qu’il est partout difficile de vivre, alors naît la poésie et advient la peinture.
(Sôséki Natsumé. Oreiller d’herbes)
Printemps au jardin
L’iris en mourant
a laissé un message bleu
sur la table
Philippe Forest
Le Haïku n’est l’expression d’aucune sagesse, juste une incision très légère faite dans la trame du temps, la césure nette et infime par où se laisse apercevoir la vrille d’un vertige ouvrant sur nulle part, précipitant le passage du présent puis le suspendant sur la pointe insignifiante d’un seul instant.