Lorsque j’écoute le bruit, pareil à un cri d’insecte loitain, ce sifflement qui vrille l’oreille, qu’émet le bol de bouilon posé devant moi, et que je savoure à l’avance en secret le parfun du breuvage, chaque fois je me sens entraîné dans le domaine de l’extase. Les amateurs de thé, dit-on, au bruit de l’eau qui bout, et qui pour eux évoque le vent dans les pins, connaissent un ravissement voisin peut-être de la sensation que j’éprouve. 

Éloge de l’ombre. Verdier P 39. 

Junichirô Tanizaki

Tanizaki