Printemps (5)
A l’assaut du ciel la blanche glycine s’enroule autour du pin mort
Au-dessus des voies ploient les acacias en fleurs - la rouille embaumée !
Au mur de meulière
apogée du rosier rouge
et mon cœur se serre
Printemps (4)
Ce bruissement rouge ?
au pied du vase de pivoines ?
Les pétales ont chu
Jardin de banlieue
d’énormes pivoines rouges
Tu t’enorgueillis
Du fond de la nuit
Il est seul à croire au jour
Le merle obstiné
Printemps (3)
Chemin détrempé
je foule un tapis d’étoiles
dans le contre-jour
Dans le grand bouleau
pie et corbeau face à face
défi silencieux
Dix perles de grêle
ont bondi sur le trottoir
brève giboulée
Printemps (2)
La pie affairée pose une dernière brindille et le nid s’écroule
Le parc a fleuri
un printemps de contrebande
émerge des brumes
Nuages louds
qu’il est lent à refluer
ce jour d’avril
Printemps
Vert déplié
aux branches noires des bouleaux
depuis ce matin
Les tilleuls du mail
se sont grimés de vert tendre
en une seule nuit
Sur l’allée du cimetière
un tapis de fleurs d’érable
sous mes pas, soupirs