RÉTROSPECTIVE
Fin d’été (3)
Elle nous a surpris
cette explosion de poussière
au vol des perdrix
Juste un peu de jaune
dans la chevelure du saule
vent de fin d’été
Nuit d’été
Les bambous s’égouttent
sous le ciel semé d’étoiles
fraicheur retrouvée
Dans la nuit d’août
pas un chant, pas même un cri
seuls les arbres rêvent
Filant à mes pieds
l’ombre pâle au pas furtif
était-ce un renard ?
Fin d’été (2)
Sous la pluie d’orage
l’odeur de l’eau nous revient
comme un souvenir
Lendemain d’orage
les hortensias reverdissent
avec insolence
Été au jardin (11)
Silence de mort
sur la plaine incandescente
après les moissons
Entre les bambous
nous ouvrons à la cisaille
un nouveau chemin
Été au jardin (10)
Sur la pierre brûlante
seule la gorge du lézard
à peine palpite
Derrière le volet
elle dort cette année encore
la chauve souris
Été au jardin (9)
Fraîcheur du matin
vifs, jaunes, d’un arbre à l’autre
le chant des loriots
Aux pois de senteur
les papillons enivrés
ajoutent des ailes
L’été au jardin (8)
Septembre – dans les bambous
les pigeons essayent encore
de construire leur nid
L’aster a éclos
et je reconnais ce mauve
depuis vingt années
Jardin délaissé
il mûrit pour les oiseaux
le raisin patient
L’Été au jardin (7)
Au pied du bouleau
ce tapis de feuilles jaunes
quand est-il tombé ?
Les oiseaux se taisent
sur le jardin assoiffé
seul le pigeon veille
Été au jardin (6)
La maison sent le bois chaud
et mes souvenirs
Tombent en poussière
Cisailles à la main
face au jardin ensauvagé
par où commencer ?
La bulle de mes rêves
sous la piqûre d’un moustique
éclate
Été au jardin (5)
Par-delà la haie
Les derniers feux du couchant
Sur les blés coupés
Dans l’ombre du soir
Une alouette chante encore
Le passé, si loin
Été au jardin (4)
Pas sur le gravier
sous le ciel jonché d’étoiles
un oiseau de nuit
Fraîcheur de la nuit
à cette dernière cigarette
j’ai su résister
Calme infini
seul le chant d’un grillon triste
dans la nuit du 15 août
Été au jardin (3)
Brûlure d’orties
griffures de ronces
– feu du jardin sur ma peau
Mon jardin si calme
je l’ai regardé longtemps
glisser dans la nuit
Dans la nuit sans lune
rien que l’appel obstiné
de la chouette Effraie
L’été au jardin (2)
Au fond du jardin
terre à peine remuée
– la tombe d’un chat
au bord du bassin
né d’un oiseau assoiffé
jeune merisier
La lune se hisse
jusqu’au-dessus des arbres
que j’ai plantés
l’été au jardin
Plus silencieux
que mon pinceau sur la toile
passe un hérisson
Les moustiques attaquent
je me range à leur avis
la toile est finie
ÉTÉ
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