Bergounioux
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Le vert est fade, froid, humide fraîcheur des mousses et des gazons anglais, clarté d’aquarium du sous-bois, étangs morts tapissés de lentilles d’eau, murs tournés au nord, courettes humides scolopendres des puits, terne duvet des bols d’hiver entre les rideaux de claire-voie des arbres émaciés. Sons sens ne nous trompent pas. On frissonne. Une impatience nous prend de sortir, de retrouver la gloire de l’été, l’or des moissons, le soleil.

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Le jaune, lorsqu’il est vif, est la parure de la terre. C’est l’or et la gloire des moissons, midi, le plein été, la magie des lampes dans le bleu du soir, la flamme, les fleurs qui escortent la marche du soleil, la resplendissante lessive du couchant et le champ des étoiles. (…) Mais que le jaune perde de son éclat et c’est vers l’extrémité opposée, au plus bas de nous-même que nous sommes tirés. (…) Il n’est au pouvoir de personne de se débarrasser de sa pensée, de s’empêcher d’anticiper. Sous le jaune le plus brillant, la richesse et le rayonnement des instants qu’il magnifie, leur contraire est tapi. Qu’ils palissent, s’éloignent, et voici l’anémie, l’indigence, la désolation, l’accablement et nous savons bien qu’ils pâliront.
« Couleurs ». P Bergougnioux et Joël Leick. Ed Fata Morgana 2011

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