Au pied du bouleau
ce tapis de feuilles jaunes
quand est-il tombé ?
Les oiseaux se taisent
sur le jardin assoiffé
seul le pigeon veille
Au pied du bouleau
ce tapis de feuilles jaunes
quand est-il tombé ?
Les oiseaux se taisent
sur le jardin assoiffé
seul le pigeon veille
Il ne s’agit pas de projeter le monde. Il suffit d’y poser son regard directement, c’est là que naît la poésie, c’est là que le chant s’élève. Même si l’idée n’est pas couchée par écrit, le son du cristal résonne dans le coeur.
(Oreiller d’herbes)
La maison sent le bois chaud
et mes souvenirs
Tombent en poussière
Cisailles à la main
face au jardin ensauvagé
par où commencer ?
La bulle de mes rêves
sous la piqûre d’un moustique
éclate
Dans le lourd silence
des après-midi d’été
le temps qu’il me reste
Par-delà la haie
Les derniers feux du couchant
Sur les blés coupés
Dans l’ombre du soir
Une alouette chante encore
Le passé, si loin
Qu’il s’agisse d’écrire ou de lire tout est affaire de présence. Et c’est à cela que nous invite le haïku : accroître notre présence, densifier notre rapport au réel, aux autres, à nous-mêmes. Habiter poétiquement le monde, en somme. Rien de plus contemporain. Rien de plus moderne. Rien de plus urgent.