Tropiques

Tropiques (8)

Qui m’a réveillée ?
le parfum d’une seule fleur
ou un million d’étoiles ?

Dernière nuit –
c’est le même chant des bêtes
mais il parle d’oubli

Dernier matin –
j’ai jeté le bouquet
qui fanait sur le seuil

Tropiques (7)

Tropiques (7)

La forêt s’est tue
l’âcre chant des cigales
silence déchiré

Par delà les arbres
ce grondement qui monte
n’est-ce vraiment que la pluie ?

En bonds gracieux
le petit chien fébrile
poursuit le crapaud

Tropiques (6)

Tiges rouges de la canne
bruissement coupant des lames
mes bras nus – frissons

Moiteur languide
l’air comme une autre peau
l’île comme un autre corps

La pluie soudain
pour la centième fois
pour mille fois encore

Tropiques (5)

Tropiques (5)

Fruits de l’arbre à pain
penchent au-dessus de l’eau vive
mondes suspendus

Bananiers tranchés
gisants sur l’herbe jaune
champ de quelle bataille ?

Tropiques (4)

Deux pélicans gris
planant d’un même vol
le ciel entre guillemets

Le pélican plonge
Et juste au dernier moment
Je pense au poisson

Sous le sable noir
avec la vague reflue
le reflet du ciel

Tropiques (3)

Des ténèbres montent
à l’assaut du clair de lune
les chants de la nuit

Mille cris mêlés
stridents appels de la nuit
la terre parle au ciel

Chant de la dernière grenouille
quelques notes encore
puis se tait – le jour