Qui m’a réveillée ?
le parfum d’une seule fleur
ou un million d’étoiles ?
Dernière nuit –
c’est le même chant des bêtes
mais il parle d’oubli
Dernier matin –
j’ai jeté le bouquet
qui fanait sur le seuil
Qui m’a réveillée ?
le parfum d’une seule fleur
ou un million d’étoiles ?
Dernière nuit –
c’est le même chant des bêtes
mais il parle d’oubli
Dernier matin –
j’ai jeté le bouquet
qui fanait sur le seuil
La forêt s’est tue
l’âcre chant des cigales
silence déchiré
Par delà les arbres
ce grondement qui monte
n’est-ce vraiment que la pluie ?
En bonds gracieux
le petit chien fébrile
poursuit le crapaud
Tiges rouges de la canne
bruissement coupant des lames
mes bras nus – frissons
Moiteur languide
l’air comme une autre peau
l’île comme un autre corps
La pluie soudain
pour la centième fois
pour mille fois encore
Fruits de l’arbre à pain
penchent au-dessus de l’eau vive
mondes suspendus
Bananiers tranchés
gisants sur l’herbe jaune
champ de quelle bataille ?
Deux pélicans gris
planant d’un même vol
le ciel entre guillemets
Le pélican plonge
Et juste au dernier moment
Je pense au poisson
Sous le sable noir
avec la vague reflue
le reflet du ciel
Des ténèbres montent
à l’assaut du clair de lune
les chants de la nuit
Mille cris mêlés
stridents appels de la nuit
la terre parle au ciel
Chant de la dernière grenouille
quelques notes encore
puis se tait – le jour