Pas lent de mon père
si chancelant à mon bras –
nous avons mille ans
Il m’a demandé :
– Et ton père quand est-ce qu’il meurt ?
Et il m’a souri
Pas lent de mon père
si chancelant à mon bras –
nous avons mille ans
Il m’a demandé :
– Et ton père quand est-ce qu’il meurt ?
Et il m’a souri
Le haïku ne décrit jamais : son art est contre-descriptif, dans la mesure où tout état de la chose est immédiatement, obstinément, victorieusement converti en une essence fragile d’apparition (…)
Grondements du train
Les rails comme un trait d’oubli
Regrets étirés
Le train arrêté
à peine bougent ses lêvres
lisant son Coran
Bercée par le train
Combien de temps ai-je dormi
Posée sur mon poing ?
En vain mes yeux cherchent
à lire le nom de la gare
déjà disparue
La vitre griffée
du train de banlieue
éclats d’un rire africain
La lumière qui se dégage des choses, il faut la fixer dans les mots avant qu’elle ne se soit éteinte dans l’esprit.
Le parc est fermé
sa splendeur n’est pour personne
neige privée d’enfance
Laissées sur la neige
par les pattes du pigeon
où mènent ces flèches ?
Sur la branche de paulownia
la corneille balance
coup de bec. Dégel !