Hiver
hiver (5)

hiver (5)

Pas lent de mon père
si chancelant à mon bras –
nous avons mille ans

Il m’a demandé :
– Et ton père quand est-ce qu’il meurt ?
Et il m’a souri

Roland Barthes

Le haïku ne décrit jamais : son art est contre-descriptif, dans la mesure où tout état de la chose est immédiatement, obstinément, victorieusement converti en une essence fragile d’apparition (…)

hiver (4)

hiver (4)

Grondements du train
Les rails comme un trait d’oubli
Regrets étirés

Le train arrêté
à peine bougent ses lêvres
lisant son Coran

hiver (3)

Bercée par le train
Combien de temps ai-je dormi
Posée sur mon poing ?

En vain mes yeux cherchent
à lire le nom de la gare
déjà disparue

La vitre griffée
du train de banlieue 
éclats d’un rire africain

Basho

Basho

La lumière qui se dégage des choses, il faut la fixer dans les mots avant qu’elle ne se soit éteinte dans l’esprit.

hiver (2)

Le parc est fermé
sa splendeur n’est pour personne
neige privée d’enfance

Laissées sur la neige 
par les pattes du pigeon
où mènent ces flèches ?

Sur la branche de paulownia
la corneille balance
coup de bec. Dégel !