Au ciel tourmenté
elle ajoute un arc en ciel
l’averse argentée
Les mains sur les yeux
le voleur griffé par la pluie
s’emplir de tonner
À perte de vue
frissons blonds dans l’orge vert –
Mais trois coquelicots
Au ciel tourmenté
elle ajoute un arc en ciel
l’averse argentée
Les mains sur les yeux
le voleur griffé par la pluie
s’emplir de tonner
À perte de vue
frissons blonds dans l’orge vert –
Mais trois coquelicots
Le jaune, lorsqu’il est vif, est la parure de la terre. C’est l’or et la gloire des moissons, midi, le plein été, la magie des lampes dans le bleu du soir, la flamme, les fleurs qui escortent la marche du soleil, la resplendissante lessive du couchant et le champ des étoiles. (…) Mais que le jaune perde de son éclat et c’est vers l’extrémité opposée, au plus bas de nous-même que nous sommes tirés. (…) Il n’est au pouvoir de personne de se débarrasser de sa pensée, de s’empêcher d’anticiper. Sous le jaune le plus brillant, la richesse et le rayonnement des instants qu’il magnifie, leur contraire est tapi. Qu’ils palissent, s’éloignent, et voici l’anémie, l’indigence, la désolation, l’accablement et nous savons bien qu’ils pâliront.
« Couleurs ». P Bergougnioux et Joël Leick. Ed Fata Morgana 2011
Au parfum sucré
du tilleul après l’orage
commence l’été
Le long du canal
les feuilles des peupliers
ensemble disent : vent !
Dans le paulownia
quatre tas de plumes oscillent
– sieste des corbeaux
A l’assaut du ciel la blanche glycine s’enroule autour du pin mort
Au-dessus des voies ploient les acacias en fleurs - la rouille embaumée !
Au mur de meulière
apogée du rosier rouge
et mon cœur se serre
Ce bruissement rouge ?
au pied du vase de pivoines ?
Les pétales ont chu
Jardin de banlieue
d’énormes pivoines rouges
Tu t’enorgueillis
Du fond de la nuit
Il est seul à croire au jour
Le merle obstiné