Saisons
Été (2)

Été (2)

Au ciel tourmenté
elle ajoute un arc en ciel
l’averse argentée

Les mains sur les yeux
le voleur griffé par la pluie
s’emplir de tonner

À perte de vue
frissons blonds dans l’orge vert –
Mais trois coquelicots

Bergounioux

Bergounioux

Le jaune, lorsqu’il est vif, est la parure de la terre. C’est l’or et la gloire des moissons, midi, le plein été, la magie des lampes dans le bleu du soir, la flamme, les fleurs qui escortent la marche du soleil, la resplendissante lessive du couchant et le champ des étoiles. (…) Mais que le jaune perde de son éclat et c’est vers l’extrémité opposée, au plus bas de nous-même que nous sommes tirés. (…) Il n’est au pouvoir de personne de se débarrasser de sa pensée, de s’empêcher d’anticiper. Sous le jaune le plus brillant, la richesse et le rayonnement des instants qu’il magnifie, leur contraire est tapi. Qu’ils palissent, s’éloignent, et voici l’anémie, l’indigence, la désolation, l’accablement et nous savons bien qu’ils pâliront.
« Couleurs ». P Bergougnioux et Joël Leick. Ed Fata Morgana 2011

Été

Au parfum sucré

du tilleul après l’orage

commence l’été

Le long du canal

les feuilles des peupliers

ensemble disent : vent !

Dans le paulownia

quatre tas de plumes oscillent
– sieste des corbeaux

Printemps (5)

A l’assaut du ciel
la blanche glycine s’enroule
autour du pin mort

Au-dessus des voies
ploient les acacias en fleurs
- la rouille embaumée !

Au mur de meulière
apogée du rosier rouge
et mon cœur se serre

Printemps (4)

Printemps (4)

Ce bruissement rouge ?
au pied du vase de pivoines ? 

Les pétales ont chu

Jardin de banlieue

d’énormes pivoines rouges

Tu t’enorgueillis 

Du fond de la nuit
Il est seul à croire au jour
Le merle obstiné