Sous le réverbère
J’ai dû te pousser du pied
crapaud belliqueux
Déluge d’avril –
les azalées pour s’ouvrir
n’attendaient que toi
Sous le réverbère
J’ai dû te pousser du pied
crapaud belliqueux
Déluge d’avril –
les azalées pour s’ouvrir
n’attendaient que toi
Le Haïku nous fait souvenir de ce qui ne nous est jamais arrivé. En lui nous reconnaissons une répétition sans origine, un évènement sans cause, une mémoire sans personne, une parole sans amarres. Ce que je dis ici du Haïku je pourrais le dire aussi de tout ce qui advient lorsqu’on voyage dans ce pays que l’on appelle le Japon. Car là-bas, dans la rue, dans un bar, dans un magasin, dans un train, il advient toujours quelque chose.
( L’empire des signes)
Au vent de Tokyo
Frissonne le jeune érable –
Je viens de si loin !
La vieille courbée
du bout de sa pince extirpe
les feuilles une à une
Oubliées les fleurs
feuilles tendres du cerisier –
Il n’est pas trop tard !
Corbeaux du matin
balais de riz sur l’asphalte
le quartier s’éveille
Ici l’oeil travaille dur, et sans arrêt. Il ne reste plus rien pour la cervelle .Tout ce qui relève du domaine graphique, le Japonais pourront le faire à merveille. Mais ils ne pourront pas vous l’expliquer.
La nuit est profonde
à l’aplomb d’Ulan Bator
On y cherche en vain
À l’aéroport
Les rugueuses voix chinoises
se font fine soie